Prologue – L’Amour me cherche
Mais qu’est-ce qui me prend? 
Ai-je peur de l’Amour? 
Quand ai-je décidé que ça n’était pas pour moi? 
Quand me suis-je cru? 
Combien d’années que je cherche l’éphémère pour sa qualité d’éphémère? 
Quel bonheur que ça m’a apporté? 
Je me suis tourné vers l’Éternel en couraillant les passagers 
C’est mon mode normal 
C’est ce que je connais 
C’est facile, l’habitude 
C’est facile d’être facile 
Pourquoi est-ce plus facile de faire venir une autre queue que son propre coeur? 
Est-ce vraiment comme je me suis dis? 
Suis-je vraiment comme je me suis dis? 
Cherché-je vraiment ce que je veux? 
Mais qu’est-ce au juste? 
Juste un brin de compagnie peut-être? 
Non, je ne cherche pas l’Amour. 
C’est à l’Amour de me trouver
Slam Imparfait
J’accepte la compagnie que la vie met sur mon chemin 
Mais quelque chose en moi 
Ne bouge pas 
Y a-t-il même quelque chose là? 
Je ne sais pas si c’est lui qui m’indiffère 
Ou moi qui ai cultivé mon intérieur en jardin d’apathie 
En moi 
Rien ne bouge 
Je m’ennuie 
Mais au moins rien ne fait mal 
Et ça 
Ça fait du bien 
Car je n’en pouvais plus de souffrir 
Autant ne rien sentir 
Et pourtant  
Il y en a qui veulent souffrir 
Pour sentir quelque chose 
Pour se rappeler qu’ils sont en vie 
Pas moi 
La simple distance entre moi et mes respirations crée la pression négative pour le souffle glacial de la vie et lorsqu’il pénètre en moi, sa morsure est un rappel suffisant que je ne vis pas assez et pourtant chaque jour qui passe me rapproche plus de la mort autant qu’un autre sinon plus et je ne veux pas crever avec le regret de ne pas avoir vécu assez car ça serait trop… trop… 
J’hésite 
Quel mot utiliser pour en finir de cette phrase qui exprime déjà à perfection mon rapport à soi, si parfaitement que n’importe quel mot en troublerait l’équilibre 
Et c’est peut-être là ma faute 
M’empêcher de vivre pour une abstraction comme l’équilibre d’une suite de mots 
M’interdire le choix d’un adjectif imparfait 
De mettre au dessus de moi la perfection d’une phrase incomplète 
Ça dois cesser 
Je vais la finir 
… et je ne veux pas crever avec le regret de ne pas avoir vécu assez car ça serait trop… imparfait 
Ça n’est pas l’idéal, mais c’est vrai et c’est mien 
Mais pourquoi est-ce que je ne sens toujours rien?
Conclusion – Rien qu’une vie
Ça fait mal de n’avoir qu’une vie de mortel 
Mais ça fait du bien de n’avoir qu’une mort

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